nouvelle série collages : Desperate HouseWife

Tiffany s’arrêta net de trancher les carottes

elle pointa son couteau vers moi

et dans un demi soupir teinté de rire féroce, me lança :

_ te mets pas la rate au court-bouillon, ma poule!

à ce moment-là, je compris l’importance des petits plaisirs

Je regarderai ces abruti-es imbu-es de leur sale réussite mâcher leurs préjugés

collages issus de « trois couleurs » et d’échanges épistolaires F.Sagan / S. Bernhardt

coagulation

le lait coagule

le sang coagulera

cela va de soi

mamelle du développement

instant figé

regard défoncé

fixer l’instant

fusion

de la tétée vive les tétons

maman chérie tu m’as nourrie

maman chérie ton sang avait tourné

avec celui d’un étranger

pourtant si proche

combinaison d’actes manqués

aimer semble si loin

aimer ne rime à rien pas plus que l’horizon bas du front

pare-soleil en infusion silence les ondes diffusent des phrases parsemées d’où fleurit l’ennui

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aucune interrogation lacune confirmation

chimère hybride sous perfusion demande arête dans le poisson

squelette fragile à la chair sensible dans l’arène des émotions

vazi me touches pas dégage ton alanglissement de ma bouche

cruelle épreuve pour une enfant dont le seul désir est de rester au chaud, dedans, malgré l’ivresse des géants – tout dehors () représailles – à chaque sortie dedans se plie et se replie supplice dedans et la coquille éclate

patatras!

bonjour, néant

MARMITE

THE POET WHO DO NOT READ POETRY

légitimité

fuir les repas de famille

non

pas par ennui

invisible

trouver refuge auprès d’un autoradio

parcourir les stations

entendre une voix prononcer des phrases

laisser les mots remplir le vide

périphrase

des jeux

de la joie de partager ses idées

sans moquerie

de la confusion

pourquoi ne suis-je pas en mesure de jouer ?

sombre tableau

et si je n’avais jamais su ?

comment pourrais-je jouer, seule …

THE POET WHO HAD NOTHING TO SAY

invisibilité

réduction des possibilitès

engrenage larmoyant

inventions

création d’un monde à son image

réalité transparente

comme une source peu à peu souillée

pas de responsables

pas de défense

pas de procès

flotter sur sa propre mais souillée, surface

chaque traversée me transforme en boue

comment tenir ?

pourquoi les jours sont-ils si longs ?

incapacité

passivité

incroyable vérité

réalité troublée violence exacerbée

THE POET WHO FELT IN LOVE WITH CERBERUS

obscurité

charme aviné

des poutres et des pailles à s’y tromper

masque éternel

ether du sein maternel

toxicologie avérée

repère inexistant

qui pourrait soupçonner que ?

dépasser l’entendement des bruits sourds

écrire pour pas crier

invisible

transparent

dépassée la famille

ne pas chercher le travail

apatride

pourriture

qui saura ronger ma peau déjà morte ?

tatouer l’impossible bafouer l’existence de la joie

THE POET WHO WAS A POET NOW

she was now

la machine répond à votre question

une question au futur, évidemment

la répétition crée-t-elle la vérité ?

le destin fade d’un vide transparente

pourquoi attendre ?

le leurre de la tendresse

l’heure presse

l’orage passe sur la caravane

et le chien sans niche devient boue

fragile

pas d’anagramme

impossible d’esquiver

incapacité résonne migraine

haine des migrants

poids lourd des non-dits

ivresse du silence

garder la tête baissée pour éviter

symphonie épinard

une épine se hasarde sous la plante de son pied à terre le sol semble aride tant cet air trotte dépité de suivre la cadence piétinée matin chantant matin chantant matin chantant m’entends-tu cas isolé gargarisé par la douleur plantureuse des regards parsemés sous la charpente assombrie de particules déjà caniculaires cherchent un abri amputés dans la clameur de l’ennui aux plumes de goudron fragile déambulation du sang dans le mouchoir brodé itinéraire rémunéré parti prisé représailles éclaboussures excréments verdâtre partir furibonde la coupe pleine d’un entrain à serrer une poubelle vigipirate courrier déborde papier crayon sillonne les lignes prioritaires hurler pour pas parler sauter pour pas payer tomber pour plus sourire écraser le mégot de l’amertume d’une plage en travaux

RIEN

hormis les mines surplombées

par l’ennui des usines

aujourd’hui dépeuplées

humeur de plomb décimée

aucune folie matinale

RIEN

adieu poignées de mains

camaraderies animales

classées sans suite

abandonnées à l’idéal

atypique et glaçial

parvenus à l’inutile

buveurs émérites

barbouillées et futiles

RIEN

cela ne se commande pas / cela demande naissance / ceux-là fouillent les / celles-là fuissent

par ici ou par là / parlent les fouines / c’est dit; enterré

paroles d’outre-tombe

les rôles tombent en ruine parmi les

poubelles éventrées

à la recherche d’une déchéance

jour & nuit

perdre mes repères me réveiller dans tes bras perdre mes repères me réveiller à l’intérieur perdre mes repères m’alarmer du mal de toi perdre mes repères m’alarmer de ne plus avoir de toi perdre mes repères me réveiller sans toit sans abri me réveiller sans toi me réveiller perdue sans repère sans foi ni toi ni toit ni loi ni droit perdre mes repères sanguinaire d’autoroute