« Il n’aurait à crier qu’un seul mot à une femme et elle serait obligée d’y penser le reste de sa vie. Trouver le mot pour lequel pas un seul n’aurait de réponse! »
30 mars 20 _ _ = elle s’invente des histoires : ses possibilités de retrait sont épuisées : so is she: la pluie ne freine pas son intention d’aller au cinéma : elle avait prévu d’y aller : elle avait prévu d’aller à la séance de 20h au mk.b : elle avait prévu – elle avait prévu d’aller là uniquement pour ne pas éveiller ses soupçons : elle avait prévu – elle avait prévu l’option de rentrer seule : elle avait prévu qu’il aurait quelque chose de prévu : elle aurait dû prévoir que dans cette absence de jeu-franc-jeu il n’y aurait pas de gagnant ni de perdant : elle se mit à imaginer la romance pour ne pas perdre la face : elle se mit à imaginer la romance pour que son cœur ne batte pas dans le vide : elle se mit à réaliser que tant que son cœur battrait le rythme saccadé de la rupture mêlé à l’exaltation elle ne serait pas en mesure d’affronter la réalité : elle se mit à réaliser la déchirure : elle se mit à réaliser le dérisoire de la situation : comment réagirait-elle à la lecture de ces mots en sortant de la séance?
note de l’autrice : penser à demander la prime d’activité!
« Je suis une chose, prise mâle et prise femelle, il est le courant. Nous sommes dans une ampoule, protégés du monde extérieur, notre combustion se fait sans oxygène. Je suis une pute et je laisse à désirer. Est-ce que je suis fou, vraiment fou? Est-ce que je me flagelle de façon pathologique? est-ce que mon orgueil est tel qu’il me fait désirer tout et son contraire? Sûrement. […] Je n’en suis qu’au début, j’entre cela dans mon crâne. Il faut oser, détruire, il est encore temps, je veux détruire tant que j’en ai la force. La patience et la disparition viendront plus tard. J’ai encore quelques sommets à gravir, c’est-à-dire beaucoup de pentes à descendre. Je cherche une forme de purification, par le feu, au centre du combat, dans l’agonie. Je veux continuer d’apprendre. »
La vie privée, Olivier Steiner – p.120 – collection L’Arpenteur