dernier jour de l’année deux-mille-vingt-et-un après jésus-christ
Catégorie : confinement
CES JOURS SANS RÊVES
TON CORPS TANT QU’IL EST ENCORE TEMPS
[TENDRESSE HORAIRE] ça a commencé par une déflagration; nous nous sommes regardées : plus rien sur nos visages que les marques d’un temps cautérétique; rien d’autre que nos gestes en boucle; incantations inutiles à l’astre brillant …et ton corps et ton corps et ton corps en miettes a fini par sombrer (to be continued)
[dé]confinement obsessionnel #4
ne pas couper ce numéro
flâner avec sa grosse paire de ciseaux
chercher l’intrusion au gré des odeurs
[dé]confinement obsessionnel #3
…et au milieu coule une rivière de déchets
tandis que le désert avance avec ses grosses papattes dégueulasses
île-saint-denis, le 29 mai 2020
[dé]confinement obsessionnel #2
nouvelle activité :: regarder des films avec les sous-titres d’un autre film
[dé]confinement obsessionnel #1
confinement obsessionnel #22
….sous tous les angles
être en phase terminale de l’adolescence
recouvrir les murs de son futur
découvrir U.S Go Home de Claire Denis / tomber raide dingue de Grégoire Colin / débouler à Saint-Charles et surplomber la ville : insaisissable odeur de la cité phocéenne
confinement obsessionnel #21
_et qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grande? _poétesse! _prends tes cachets d’abord!
waiting for {cold} hands to hit my {warmy} lulu
Springtime, it is ?
My feelings are getting worst ; no excuses to not going out.
Fresh air full of this nature making love again.
Going out. Cum inside.
Always the same.
Got to work.
Distraction. Having fun. Fuck with brainless’ bodies.
Going out. Write my name on the toilet’s wall.
Going out. Get hit by a dicky-ding-dong boy.
: Springtime
is full of empty nest.
No rest for lovers.
Is there a way to exit pain ?
Paris – 27 avril 2020
confinement obsessionnel #20
jour vingt mille : lutte permanente :: et ce n’est que le début!
Ça vous rentre dans la peau. On n’en prend pas conscience tout de suite, seulement quand on regarde ce qu’on a toujours connu, ce qu’on laisse derrière soi, par les vitres de la voiture.
Ils longent les rues, les magasins, les coins de troittoir où ils se sont installés. Les fantômes du passé sont de sortie, le regard braqué sur eux. Peau douteuse, yeux renfoncés, sourires flippants.
Ils le sentent dans leurs os, même. Le pain, la picole, le béton. La beauté que ça renferme. Les souvenirs fragmentés qui les aveuglent. Prêcheurs, parents, ouvriers. Des idéalistes aux pupilles vides qui vont droit dans le mur. Les reverbères, les voitures, les cadavres à enterrer, les bébés à faire. Un boulot. Rien qu’un boulot.
Les gens se remettent à tuer au nom de leur dieu. L’argent nous anéantit. Leur solitude est si totale qu’elle sous-tend chaque amitié. Ils passent leurs journées le regards fixé sur des objets. Se fondent dans la masse, veulent suivre la foule. Leur credo, c’est la tendance. Leur horizon se limite aux soirées en boîte et à la défonce, les traits liquéfiés par l’alcool et la came, de la haine au fond des yeux le lendemain matin.
Écoute la ville tomber, Kate Tempest, Rivages poche, 2019