Écrire : j’insère les mots dans les espaces vides : vide et espace
Faiblesse : qu’il y ait nécessairement cette odeur entre moi et le monde ; que j’en ai besoin ; un besoin « fou »
Au lieu d’« illusion » dis aussi « parfum »
Amour : faire quelque chose d’aimable ; l’amour sans les actes n’existe pas
L’écriture et la lecture me (et vous) secouent, me donnent das bras et des jambes
Je vis tout ce que les autres ne savent pas de moi
Tranquillité signifie aussi : être à ce qu’on fait ; et ne plus être intranquille dans la solitude, enfin
La sagesse qui suit chaque angoisse de mort n’est d’aucune utilité pour l’angoisse de mort suivante
Vie de poète : sauvegarder l’urgence
La puissance du désespoir : chercher des yeux
La mélancolie n’est peut-être qu’une ardeur renversée
Il faut toujours que je joue la comédie pour apparaître tel que je suis
Pour peu qu’une personne t’ait pris pour cible, si infondés que soient ses griefs, tu ne tarderas pas à lui donner toutes les raisons de t’attaquer. Loi de la nature ?
La vie des ombres aujourd’hui : devant la télévision
Tout aussi difficile à dire que « Je t’aime » : « Je ne t’aime pas » ; c’est aussi un évènement
Un artiste, jamais au grand jamais, n’est « distrayant »
Pour un autre ami l’absence c’est : « Être allongé tout habillé sur un lit au matin ou au soir avec le sentiment d’attendre quelqu’un alors qu’on attend personne »
Comme voir est difficile. Et il n’y a pas d’école du regard ; on ne peut que l’apprendre soi-même, chaque jour à nouveau. Mais alors dans la contemplation, même le noir des feuilles mortes maintenant a une lueur
Le vulgaire, si toutefois il s’ingénie à être moins évidemment vulgaire, devient incompréhensible
Chaque « Connais-toi toi-même » s’achève nécessairement dans l’effroi? Chez moi en tout cas?
L’INTERVALLE d’existence: celui qui court à ma fenêtre, ici, à la cime des arbres, là-bas, le vivre, dans le tressautement et les mouvements vifs des rameaux sous les bonds et les fulgurances de petits et des grands oiseaux du matin